“Ville 30” ou “zone 30” ?

Dans les années 70, l’aménagement de voirie était pensé essentiellement pour la voiture. La chaussée comprenait de larges bandes de circulation avec des zones de stationnement de chaque côté. Les trottoirs n’occupaient alors que peu d’espace. Aujourd’hui, on a changé de paradigme.

Principe général de vitesse

En 2010, il a été décidé de soumettre tout le Pentagone (petite ceinture) sous cette limitation. Rien d’innovant. En 2024, plus de 315 villes européennes suivent cette tendance. En 2021, le principe de Ville 30 est d’application dans les 19 communes bruxelloises. À l’exception de grands axes, toutes les voiries ont une limitation de 30 km/h. Une règle générale rangée dans l’article sur la vitesse. Cela évite de devoir installer des signaux de début de zone à toutes les entrées et de fin de zone à toutes les sorties, à l’instar de la zone à basses émissions. Les touristes de passage doivent donc se renseigner pour connaître l’allure générale. Des panneaux informatifs sont installés aux limites territoriales. Pas sûr que le message est clair.

Panneau de bienvenue à Bruxelles, Ville 30
panneau de Bienvenue à Bruxelles, principe de “Ville 30”

Pour rendre effectif cette limitation, la Région a dû aménager les lieux par des contraintes physiques: les dispositifs surélevés, la chicane, le rétrécissement de chaussée, les implantations du bâti, le mobilier urbain, le rétrécissement des voies de circulation, le maintien de la priorité de droite sur les longues lignes droites avec des carrefours, etc. En parallèle, un arsenal répressif (Lidar, radar mobile, radar tronçon, contrôle de vitesse) et préventif (radar, campagne de sensibilisation, feux de circulation réactifs à l’appel du piéton, feu espagnol, le passage pour piétons mis en valeur).

Les avantages mis en avant

Selon la documentation du service régional de Mobilité, la Ville 30 occasionne beaucoup moins d’accidents graves. Une vitesse plus basse et un même temps de réaction évite de blesser gravement ou de tuer des usagers plus vulnérables comme les piétons ou les cyclistes. Le nombre d’accidents et leur gravité serait réduit de l’ordre de 20 à 40%. Autre argument, le champ de vision est agrandi. On connaît l’effet tunnel qui réduit considérablement la zone de vision avec l’augmentation de la vitesse. A 30 km/h, on perçoit mieux son environnement et il est plus facile d’anticiper. Autre conséquence, les émissions polluantes et les nuisances sonores seraient fortement diminuées (de 3 à 4 décibels). Enfin, rouler moins vite, améliore le quotidien des habitants et leur cadre de vie.

Mon avis

À l’heure actuelle, la plupart des grandes villes ont adopté ce principe général de vitesse apaisée. Tant mieux si cela peut contribuer à réduire le nombre d’accidents. Ce que je remets en cause, c’est cette généralisation où quasi toutes les routes ont leur vitesse réduite sans prendre en compte la nature du trafic et la configuration des lieux. En tant que piéton, cycliste, motard et conducteur de voiture, je constate qu’il y a une réelle volonté de favoriser les modes de transport doux tout au détriment des automobilistes dont on se fout éperdument. Concernant l’argument de la pollution sonore, il s’agit surtout le bruit des sirènes des véhicules d’intervention, de certaines motos, des véhicules lourds ou des véhicules avec des problèmes mécaniques. La grande majorité des véhicules récents ne posent pas de problème à vitesse réduite. Et pour les nuisances environnementales, on fait dire aux chiffres ce qu’on veut. On trouve suffisamment de littérature qui vont dans le sens contraire.

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