L’utilisation du téléphone en conduite

Depuis mars 2022, le Code de la route s’est adapté par rapport à l’utilisation du téléphone au volant avec une nouvelle définition. De plus, vu le risque élevé d’accident, le législateur a revu le niveau de l’infraction. Elle passe du 2e degré (116 €) au 3e (174 euros). Dans certains cantons (Hal/Vilvorde, Limbourg, Flandre occidentale, Flandre orientale), le ministère public va encore plus loin et impose un retrait du permis de conduire pour 15 jours au minimum en plus de l’amende. Alors, pourquoi tant de sévérité ?

La distraction au volant est un fléau difficile à faire respecter. Le téléphone sert pratiquement à tout et surtout à capter l’attention du conducteur. Première conséquence, l’automobiliste est concentré sur un tout petit espace alors qu’il doit gérer le déplacement d’un véhicule de plus d’une tonne parmi d’autres usagers et notamment des piétons. Deuxième problème, il y a une augmentation du temps de réaction. Captivé par le message, la notification, la rédaction d’un court SMS, le cerveau se déconnecte de la route. En cas d’événement soudain sur la route, le temps de réaction est bien plus important. Selon l’institut pour la sécurité routière, ce risque est multiplié par 6 pour la lecture d’un message. Enfin, ce sont souvent les usagers faibles qui trinquent à cause de ces conducteurs distraits.

Une nouvelle définition plus complète

Dans la version avant 2022, on précisait que le conducteur ne pouvait utiliser son GSM en le tenant en main. Pour déroger à la règle, on trouvait des conducteurs coincer leur téléphone entre leur épaule ou un foulard et leur oreille. La réglementation n’empêchait pas de le poser sur le tableau de bord pour écouter sa musique ou être en vocal avec un interlocuteur.

Sauf si son véhicule est à l’arrêt ou en stationnement, le conducteur ne peut faire usage d’un téléphone portable en le tenant en main.— CdR, art. 8.4

Dans la version actuelle, le Code définit les gestes interdits: l’utiliser (téléphoner, envoyer un SMS, consulter ses emails), le tenir à la main (le simple fait de l’avoir en main est une infraction) et le manipuler. Le législateur a aussi élargi le type d’appareil mobile.

Sauf lorsque son véhicule est à l’arrêt ou en stationnement, le conducteur ne peut utiliser, tenir en main ni manipuler aucun appareil électronique mobile doté d’un écran, à moins qu’il ne soit fixé au véhicule dans un support destiné à cette fin.— CdR, art. 8.4

Face à la multiplication des appareils connectés, il était difficile de restreindre l’usage au téléphone. Désormais, l’interdiction porte à tout appareil électronique mobile doté d’un écran: un GSM, un ordinateur portable, une liseuse, une montre connectée, un GPS mobile ou tout autre moyen qui permet d’afficher des informations via un écran.

Enfin, les interdictions valent dès lors que l’appareil concerné n’est pas fixé au véhicule dans un support adapté à cette fin. Fini de bricoler un système avec du scotch, il faut un kit mains libres. Il existe sur le marché des supports pour téléphones portables ou tablettes à un prix abordable. Malgré tout, les conducteurs ne cessent de l’utiliser à la main.

support de téléphone
support ventouse pour téléphone

Utiliser son téléphone au volant: autorisé ou interdit ?

En suivant le texte de loi, il est autorisé d’utiliser son téléphone s’il est placé sur un support. Il serait difficile de l’interdire alors que les véhicules sont de plus en plus équipés d’écrans électroniques et d’une console tactile diffusant du contenu multimédia.

Évidemment, les associations de sécurité routière vous disent que c’est vivement déconseillé, car l’attention du conducteur est concentrée ailleurs que sur la route et de facto augmente le risque d’accident. Le mieux est de programmer son parcours en amont, de faire des pauses régulières et de répondre aux sollicitations uniquement lorsque le véhicule est à l’arrêt ou en stationnement, même si c’est “urgent”.

autorisé

interdit

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