Cette idée est tenace: un piéton est toujours prioritaire. À écouter certains, ils pourraient tout se permettre puisqu’ils sont dits mieux protégés par le Code de la route. Même si un texte juridique impose des règles fortes des conducteurs à l’égard des piétons, cela n’évite pas les accidents dans la vie de tous les jours. De plus, les piétons ont aussi des devoirs. Ils doivent par exemple emprunter les passages situés à moins de 20 m ou s’engager sur la chaussée avec prudence en tenant compte des véhicules en approche aux endroits où il n’y a pas de feux de circulation (art. 42.4.4) ou d’agent qualifié.
Je rappelle qu’il existe des passages pour piétons et des passages pour piétons protégés. Dans le second cas, en plus du marquage, il y a un feu de signalisation ou un agent qualifié règle la circulation.
À l’approche d’un carrefour, le conducteur doit redoubler de prudence. Il doit être conscient que d’autres usagers peuvent arriver rapidement ou subitement et adapter son allure. Les autres deviennent des obstacles prévisibles. En revanche, un piéton qui court à toute vitesse, arrive au carrefour et traverse le passage piétons sans rien regarder, il aura sa part de responsabilité. On ne peut imputer entièrement la faute à un conducteur prudent qui aurait percuté un piéton inconscient.
Il en va de même pour les cyclistes et les cyclomoteurs à deux roues qui circulent sur une piste cyclable pour emprunter un passage pour cyclistes. Ils ne peuvent le faire qu’avec prudence et en tenant compte des véhicules qui s’approchent (art. 43.3). Ils deviennent prioritaires une fois engagés.
La confusion vient sans doute du fait que la RC de l’automobiliste intervient pour les dégâts physiques du piéton (ou cycliste) en tort.
