Il fut un temps où on entendait souvent parler des “auto-école pirate”. Ces boutiques ressemblaient à de véritables auto-écoles. Cerise sur le gâteau, elles utilisaient l’appellation officielle, alors qu’elles n’avaient aucun numéro d’agrément et n’étaient nullement reconnues. Des entreprises illégales qui causaient une concurrence déloyale envers les auto-écoles implantées depuis des années.
Ces agences de la conduite offraient des tarifs très attractifs, mais manquaient généralement de transparence. Pour un candidat néophyte attiré uniquement par les tarifs, il peut être très surpris d’apprendre qu’en fin de ses 20 heures pratique, il ne recevra rien… au mieux une attestation de fréquentation sans aucune valeur. Il a conduit avec un formateur, un coach et c’est tout. Pour prétendre à recevoir un permis provisoire, il devra suivre une des différentes filières et débourser à nouveau de l’argent, consacrer du temps, etc. Ça peut parfois démotiver les apprentis. Raison pour laquelle il est important de savoir où vous mettez les pieds.
À côté de ceux qui se font passer pour ce qu’ils ne sont pas, il existe des sociétés légitimes qui dispensent des formations pratiques et/ou théoriques. C’est plutôt une bonne chose à partir du moment où les choses sont claires dès le départ. Ce centre de formation ne peut pas prétendre à être une “auto-école”, à un numéro d’agrément et fournir de la documentation officielle comme les attestations de stage aux cours pratiques ou théoriques. L’exemple le plus parlant est celui de Permis en poche. Ils sont connus pour offrir une formation accélérée en vue de passer l’examen théorique. Cela n’a rien à voir avec la formation des 12 h obligatoires après deux échecs. D’un côté, le formateur de théorie donne des conseils, des trucs pour optimiser ses chances de réussite à l’examen. De l’autre, la loi oblige les élèves en double échec à prester 12 h de Code de la route dans une auto-école, avec à la clé une attestation de fréquentation officielle.
Reconnaître une auto-école
En Belgique, toutes les “auto-écoles” doivent être enregistrées. Ce terme est très précis. Si dans les locaux ou la documentation, vous retrouvez des expressions du type “écolage, école de conduite, apprentissage de la conduite”, il y a anguille sous roche. Il existe un listing fourni pour chaque Région. Le nombre peut sembler élevé, mais comme toute société, certaines enseignes ont plusieurs noms. Un gérant peut aussi avoir plusieurs auto-écoles différentes.
Voici la liste des auto-écoles agréées à Bruxelles (01/07/24).
Dans le listing, on constate que chaque auto-école détient un numéro d’agrément. Il reste toujours le même. À ma connaissance, il est toujours situé dans les 2.000. On le retrouve indiqué dans les locaux du secrétariat (c’est une obligation). Au début, le panneau de toit ne devait pas avoir le numéro de l’auto-école. Désormais, c’est obligatoire pour les cours, mais aussi pour l’examen pratique. Il est déjà arrivé qu’un examen soit ajourné parce que le moniteur a emprunté un ancien modèle sans ce numéro.
Formateur vs instructeur breveté
Une auto-école ne travaille qu’avec des instructeurs brevetés. C’est-à-dire que ces derniers ont suivi et réussi tous les tests et qu’ils ont reçu une autorisation d’enseigner. Ces instructeurs reçoivent une mention (colonne 12) sur leur permis de conduire en fonction de leur brevet. Cela permet aux auto-écoles, aux forces de l’ordre ou aux centres d’examen de vérifier que l’enseignant est bel et bien instructeur breveté.
Pour ne pas vous faire plumer
Dans l’apprentissage de la conduite en plusieurs rendez-vous, vous ne devez jamais payer la totalité de la formation. Toutes les auto-écoles proposent des formules de payement en plusieurs fois. Par exemple: 30% à l’inscription, puis la moitié et la fin avant le dernier cours. Dans tous les cas, exigez un reçu ou une quittance. Ne présupposez pas de la bonne foi de l’agence ou d’un consentement tacite.
Enfin, allez voir les avis dans Google. En général, les centres d’écolage ne restent pas très longtemps et ne résistent pas à la foudre des élèves mécontents.
Conclusion
Tout ce qui n’est pas estampillé “auto-école” ne rentre pas dans la formation reconnue. Quelques indices pour vous mettre la puce à l’oreille.
- pas de mention “auto-école”
- pas de numéro d’agrément
- tarif très avantageux comparé à la concurrence
- n’est pas repris par la Région
- pas de feuille de route lors de chaque cours
- formateur sans pédagogie